Juriste de formation, Sarah Sandré a initié, il y a quelques années, un travail de thèse en histoire des sciences et des techniques contemporaines sur les aspects juridiques, économiques et sociétaux de l’innovation du numérique dans le domaine de la santé. Certains aspects de ses travaux portent sur les processus de gamification.
La soutenance de thèse en histoire de la chercheuse aura lieu le jeudi 3 février 2022 à 14h à Campus Condorcet (Aubervilliers) en format hybride.
Préparée à l’Université Paris Sorbonne Nord sous la direction de Madame Elisabeth Belmas (Laboratoire IRIS UMR 8156 – Université Sorbonne Paris Nord) et de Monsieur Xavier Laurent Salvador (Laboratoire TTN – Université Sorbonne Paris Nord), cette thèse porte sur le sujet suivant :
L’innovation en santé numérique en France et en Angleterre : enjeux juridiques, économiques et sociaux.
Composition du jury :
- Élisabeth BELMAS, Professeure émérite d’histoire moderne, Université Sorbonne Paris Nord (directrice de thèse)
- Maurice CASSIER, Directeur de recherche, CNRS, (rapporteur)
- Gérard CHANDÈS, Professeur émérite de sémiotique, 71e section du CNU, Université de Limoges, EA 3648 CeRes, Campus universitaire Limoges Vanteaux
- Joël COSTE, Professeur des universités-praticien hospitalier, Université de Paris, chef du service Biostatistiques, Hôtel-Dieu (rapporteur)
- Nathalie FERRE, Professeure des universités, droit du travail et droit des étrangers, Université Paris sorbonne Nord
- Marie JAISSON, Professeure des universités, sociologie des pratiques médicales et des phénomènes biologiques, histoire de la sociologie, Université Sorbonne Paris Nord
- Yves ROZENHOLC, Professeur des universités en science des données à la faculté de pharmacie de Paris, Université de Paris – Paris Descartes
- Xavier-Laurent SALVADOR, Maître de conférences HDR, langues et littérature médiévales, humanités numériques, Université Sorbonne Paris Nord (directeur de thèse)
- Geneviève VIDAL, Maîtresse de conférences HDR, sciences de l’information et de la communication, Université Sorbonne Paris Nord (membre du jury invitée)
Les contraintes liées à la crise sanitaire ainsi que la capacité de la salle limitent fortement le public autorisé en présentiel. Les personnes souhaitant assister à la soutenance par visioconférence peuvent en faire la demande sur lsarah12@gmail.com
Résumé :
Intelligence artificielle, objets connectés, applications, télémédecine, sont autant d’innovations numériques qui ont bouleversé les usages dans le domaine de la santé. Ces innovations sont souvent difficiles à cerner en raison de leur caractère protéiforme et d’un rythme de développement différent selon les pays dont la France et l’Angleterre qui feront ici l’objet d’une comparaison. La France se distingue par une industrie pharmaceutique solidement établie et un cadre réglementaire strict, intégrant progressivement les innovations numériques en santé. L’Angleterre s’illustre par la multiplication de partenariats entre le secteur public (NHS) et les entreprises privées, en particulier les multinationales américaines. Cette transformation des codes, des acteurs et des frontières s’incarne dans une nouvelle valeur qui est la donnée personnelle de santé. Réglementée par le RGPD, règlement européen relatif à la protection des données personnelles, la gestion des données des patients pose aussi des questions économiques et éthiques, qu’il s’agisse de leur conservation, de leur protection et/ou de leur vente mais aussi de représentation du corps humain. Au-delà des enjeux de qualification juridique, les innovations numériques en santé sont le résultat d’investissements publics considérables depuis la fin des années 1990, à l’échelle européenne, nationale et locale ; elles ont également bénéficié d’une politique favorable aux partenariats publics et privés et à la création de nombreux relais. L’innovation numérique en santé est le témoin de la révolution numérique qui bouleverse les sociétés contemporaines comme le fit la révolution industrielle au XIXe siècle.
