interview

Interview de Michael Freudenthal

Michael Freudenthal prépare une thèse CIFRE au sein du laboratoire Experice et travaille sur le programme Game in Lab. Aujourd’hui, iel répond à nos questions pour nous parler de sa thèse et évoquer l’actualité du programme de recherche Game in Lab

Michael Freudenthal prépare une thèse CIFRE au sein du laboratoire Experice et travaille sur Game in Lab, le programme de soutien à la recherche sur le jeu de société co-fondé par Asmodee Research et Innovation Factory. Aujourd’hui, iel répond à nos questions pour nous parler de sa thèse et évoquer l’actualité du programme de recherche Game in Lab

Ludocorpus : Bonjour Michaël Freudenthal. Pouvez-vous nous rappeler ce qu’est Game In Lab, vous présenter et nous dire quel est votre rôle au sein du programme ?

« Game in Lab soutient et accompagne la production de connaissances sur le jeu, notamment à travers l’organisation d’un cycle de conférence qui vise à faire le tour d’un sujet différent chaque année, d’un symposium en fin d’année, et de bourses pour financer la recherche.

Il y a la bourse de thèse CIFRE financée par Game in Lab pour un projet de thèse français, qui se fait en partenariat entre un laboratoire de recherche (Experice) et Asmodee Research. La date limite des candidatures 2022 est le 31 mars, donc n’hésitez pas à nous écrire.

Et il y a la bourse de projet scientifique Game in Lab, qui porte sur un projet d’une année, peu importe la nationalité, qui peut aller jusqu’à 15 000 € et dont l’appel va être lancé sous peu sur le site web Game in Lab et son compte Twitter @GameInLab. Au sein du programme, je m’occupe surtout de l’organisation du Cycle de conférence et de l’accompagnement des chercheurs et chercheuses boursières, qui vont participer aux communautés Game in Lab et y échanger des ressources, des contacts ou des conseils.

C’est rendu plus facile par mes carrières précédentes : j’ai été dans la gestion de projet en communication puis dans la conception de jeu, que je pratique encore aujourd’hui à titre personnel et artistique, ce qui me permet aussi de mieux comprendre le milieu. »

L : Quel est la nature du dispositif des thèses CIFRE et de quelle façon cela se déploie à Game in Lab / Asmodee Research ?

« Une thèse CIFRE est une thèse, donc avec un laboratoire de recherche universitaire et un projet de recherche de 3 ans qui donne lieu à l’écriture d’un manuscrit pour prétendre au titre de docteure. Le dispositif CIFRE c’est un mode de financement, où une entreprise (ici Asmodee) co-finance la thèse avec l’État.

L’appel à projet de thèse CIFRE Game in Lab 2022 est en ligne sur le site web, rubrique “Appel à projets”. Il faut remplir le dossier, montrer que la recherche est soutenue académiquement par une direction de thèse et un laboratoire, qu’elle est sérieuse méthodologiquement et qu’elle est pertinente pour un partenariat avec une entreprise comme Asmodee.

Toute discipline est acceptée, tant que ça parle du jeu de société au sens très large. Léa Martinez est en psychologie, je suis en sciences de l’éducation et sociologie, et la personne qui nous rejoindrait pourrait venir de n’importe quelle discipline. L’idée est d’avoir une diversité de profils qui se complètent et permettent d’avoir des discussions interdisciplinaires riches comme Léa et moi avons régulièrement.

Au niveau sujet, cette année nous avons encouragé tout particulièrement certains sujets comme l’inclusivité, la santé, les communautés, l’économie ou l’histoire, mais c’est ouvert à d’autres sujets que nous n’avons pas prévu. De mon côté, je pourrais apporter mon aide particulièrement à des personnes de groupes marginalisés si elles en ont besoin.»

L : Vous avez rejoint en 2021 Léa Martinez, première thésarde CIFRE depuis 2020. Quel est votre projet de recherche ? Comment articulez-vous votre temps entre laboratoire et entreprise ?

« Mon sujet est l’influence de la fiction sur la participation et l’apprentissage en jeu de société de loisir. Concrètement ça signifie que j’irais participer et enquêter sur des jeux de société en conditions réelles, dans une situation de loisir. Je vais jouer, participer sincèrement à des groupes, et faire des entretiens pour mieux comprendre :

  • d’une part comment on participe, ce qui se fait qu’on s’engage ou se désengage d’un jeu (ça peut être le lien social, mais aussi une illustration, ou certaines mécaniques de jeu),
  • et d’autre part comment on apprend, ce qu’on apprend (ce qui peut être les règles du jeu, des compétences sociales, des connaissances utilisées d’un jeu à l’autre…).

Et sur ces deux points d’intérêt, je m’intéresserai particulièrement à l’influence de la fiction (la thématique du jeu, son univers, sa direction artistique, ce que l’on en raconte…).

Comme c’est assez ambitieux, je me concentrerai sur l’étude de cas de quatre dispositifs ludiques précis : le jeu de rôle grandeur nature que j’ai commencé à étudier pour mon mémoire de recherche au master Sciences du Jeu, une expérience immersive théâtrale et des jeux de société modernes qui se passent autour d’une table. Ils font moins appel au corps, mais on déplace tout de même des pions, on fait du bruit avec les cartes quand on les pose…

Et en ce qui concerne la répartition du temps : je passe 30 % sur mes missions à Game in Lab, qui m’apportent une culture scientifique et me font discuter avec des chercheurs et chercheuses du monde entier, et 70 % sur ma recherche avec mon laboratoire. On en est à un peu plus de 2 mois de thèse et j’ai enfin trouvé mon rythme, c’est pas facile mais j’imagine que c’est toujours plus facile que de donner des cours à côté. Ce qui m’aide c’est surtout que j’ai deux équipes bienveillantes et compréhensives de part et d’autre. »

L : L’année 2022 s’annonce déjà très riche pour le programme Game In Lab. Quels sont les autres appels et événements scientifiques auxquels il faut s’attendre ?

« Comme mentionné, il y a le Cycle Game in Lab 2022 dont le thème est la Corporalité du Jeu, c’est-à-dire sa dimension matérielle, physique, que ce soit dans le corps (pour des raisons principalement culturelles, on ne joue pas pareil selon notre forme, âge, etc.), dans l’espace qu’on utilise (on ne joue pas pareil dans un bar, chez soi, chez des inconnues, etc.), dans le matériel (les illustrations, les pions, etc.)

On va soutenir 9 partenaires pour l’organisation d’au moins 10 événements, on va les aider au niveau opérationnel, financier, programmation, pour créer des événements qui développent les connaissances sur le jeu, auprès de publics scientifiques ou du monde du jeu.

Pour se tenir au courant, vous pouvez vous inscrire à notre lettre d’information sur le site de Game in Lab, nous suivre sur Twitter où on poste le plus souvent, ou Facebook, ou même rejoindre notre Discord où se passent une partie des discussions suite aux événements. »

Liens utiles

En savoir plus sur la thèse CIFRE Game In Lab

Appel à candidature 2022 pour une thèse CIFRE – Game in Lab

Le site de Game in Lab

Game in Lab – Supporting game research

Retrouver l'interview de Lea Martinez et de Micha Le Bourhis

Mikaël Le Bourhis et Léa Martinez nous parlent du programme Game In Lab
Mikaël (Micha) Le Bourhis, head of Asmodee Research, et Léa Martinez, chargée de recherche et doctorante, ont répondu à notre invitation pour parler de Game in Lab, le programme de soutien à la recherche sur le jeu de société co-fondé par Asmodee Research et Innovation Factory. Ils sont venus sur

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