Aujourd’hui, nous allons vous présenter un jeu de cartes au nom charmant qui était à la mode au XVIIIe siècle. « Ma commère[1] accommodez-moi » associe hasard et réflexion.

C’est ce qu’on appelle un jeu de cartes par « combinaisons », c’est-à-dire que des associations de cartes — voire une seule carte — déterminent le gagnant. Il y est possible de changer des cartes avec son(sa) voisin(e)

On y joue à 7 ou 8 personnes avec un jeu de 52 cartes. L’as vaut 11, toutes les figures 10 et les autres cartes selon leurs points.

Un joueur, qui fait office de banquier, distribue 3 cartes à chaque participant, y compris lui-même ; la valeur des mains reçues dépend des combinaisons qui s’y trouvent ou que l’on peut réunir :

Ce sont, dans l’ordre croissant, le point (3 cartes de la même couleur ; dans ce cas, les plus fortes l’emportent) ; la séquence (3 cartes qui se suivent) ; le tricon (3 cartes identiques)

Le banquier ayant distribué les 3 cartes, chaque joueur échange avec son voisin de droite une carte qui ne lui convient pas. Il lui propose, bien entendu, une de ses cartes les moins intéressantes… C’est le « ma commère accommodez-moi » que l’on prononce pour demander l’échange.

Si personne n’a réuni aucune des 3 combinaisons recherchées (point, séquence, tricon) durant le premier tour, on procède à un second échange de cartes mais cette fois en piochant une carte dans le talon et en écartant une autre de la main qu’on détient.

Quand un joueur a réuni l’une des 3 combinaisons gagnantes, il arrête le jeu en demandant que les mains soient étalées. C’est la plus forte qui gagne.

Ce jeu demande de la diplomatie et de l’impassibilité car il faut dissimuler sa tactique aux adversaires

Crédit photo : The Card Party, Caspar Netscher, Netherlands, ca. 1665, Credit MET Marquand Collection, Gift of Henry G. Marquand, 1889


  1. A l'origine, la commère désignait la marraine d'un(e) enfant et le compère son parrain. Le terme a évolué et dans un langage familier s'est appliqué à une femme du peuple et à ses amies, avant de prendre le sens de femme bavarde, médisante ou de femme hardie, de tête. Dans ce jeu de carte, il s'agit probablement de l'expression populaire désignant une proche, voisine et/ou amie ↩︎